La ville a toujours été un lieu de créativité. Lorsque les villes médiévales affichaient « l’air de la ville rend libre », elles entendaient montrer que la ville substituait à l’immobilité et aux seules relations de voisinage les échanges et transactions nécessaires à la circulation et à la confrontation des idées et, ce faisant, offrait de nouvelles références et modèles aux créateurs.
Bien entendu, le thème contemporain de la ville créative ne peut s’en remettre à cette simple perspective historique, d’autant plus que le défi de créer de nouveaux emplois est plus présent que jamais. Par contre, la référence à l’air de la liberté et de la créativité souligne le rôle central des artistes dans l’émergence de ces villes créatives puisqu’ils sont eux-mêmes porteurs de créativité, ayant toujours identifié de nouveaux défis et les solutions pour les relever. Entrepreneurs de leurs propres talents, ils devraient être a priori des acteurs essentiels de ces villes créatives. Mais ces dernières leur reconnaissent-elles cette place ou les instrumentalisent-elles en les soumettant aux disciplines du marché ?